7 ans au Sénégal, merci le Festa2H !

juin 13, 2020

Comment suis-je arrivée au Sénégal?

C’est une histoire que j’aime bien raconter et cette histoire est liée au Festa2H. En 2012, j’assistais pour la première fois à ce festival de Hip Hop et de cultures urbaines, un des plus grands d’Afrique, organisé chaque année depuis 2007 à Dakar et sa banlieue.

Petit flashback dans le passé

Pendant 10 ans, j’ai travaillé à Lezarts-Urbains, une association qui oeuvre pour les cultures urbaines à Bruxelles. Grâce à ma collègue Julie, nous avions une connexion particulière avec le groupe de rap sénégalais WA BMG 44. Matador, un des membres du groupe, a décidé de créer sa propre association au Sénégal. C’est ainsi qu’est né Africulturban et avec elle le Festa2H.

Un départ inattendu

Les échanges culturels et les projets entre nos deux structures ont continué, je n’étais pas directement impliquée jusqu’au jour où Alain l’ancien directeur est venu me voir pour me demander si je voulais partir au Sénégal dans le cadre d’un projet avec Africulturban. A l’époque je n’avais pas l’âme d’une voyageuse, j’étais plutôt casanière mais j’étais ouverte à découvrir de nouvelles choses, j’ai donc accepté la mission.

En mars 2012 avec Matador, président d’Africulturban.
Photo : Catherine Wielant

La rencontre avec Africulturban

J’ai tout de suite été impressionnée par le travail des membres de l’équipe d’Africulturban. Avec peu de moyens, les activités organisées étaient grandioses. Je connaissais Matador et j’avais déjà échangé avec Amadou Fall Ba, le directeur de la structure. Je me suis très vite sentie comme chez moi, nous étions à la fois très différents mais nous avions aussi pleins de choses en commun grâce au Hip Hop.

Je voulais en apprendre davantage, il fallait que j’assiste à l’événement phare : le Festa2H. J’étais donc de retour à Dakar, quelques mois plus tard, en juin 2012, bien décidée à vivre au coeur du festival en contribuant comme je pouvais à l’événement. 

En mars 2012 avec Amadou Fall Ba, directeur d’Africulturban
Photo : Catherine Wielant

Le Festa2H, une vraie claque rapologique

Le Festa2H est un événement fédérateur de la scène culturelle sénégalaise (Au Sénégal, le rap est la musique la plus écoutée, avec le mbalakh). Les différentes disciplines du Hip Hop sont représentées lors du festival mais les moments phares sont les concerts.

Le public est intransigeant, il se manifeste avec enthousiasme s’il aime la performance d’un artiste et il peut être très froid quand il y adhère moins. Je pense que c’est en partie pour ça que les artistes ont tellement envie de jouer à ce festival et prennent leur scène très au sérieux. 

Flow Up durant le Festa 2H.

Un des intérêts de ce festival est qu’il est international, il nous offre l’opportunité de découvrir des artistes venus de partout dans le monde, certains sont connus comme Youssoupha, Akua Naru, Dead Prez, MOP ou Medine, d’autres sont de véritables découvertes. 

Il y a un remarquable travail d’organisation autour du Festa, réalisé par toute l’équipe d’Africulturban et orchestré par le maestro Amadou Fall Ba, j’ai appris beaucoup en travaillant à leurs côtés. Il y a tellement d’anecdotes incroyables qui se passent dans les coulisses (surtout certaines péripéties avec les artistes venus de l’étranger, n’est-ce pas Ama, Ismaël et Mamoudou !?).

Youssoupha au Festa 2H en 2016.
Photo : Ina Makosi

Un nouvel avenir est possible

Ma participation à cet événement et cette nouvelle expérience de vie m’ont donné envie de tenter une nouvelle aventure. Un an plus tard, en juin 2013, j’étais de retour au Sénégal, bien décidée à contribuer à nouveau au festival. J’avais pris un an de pause carrière, mes amis en Belgique étaient persuadés que je ne rentrerais pas et ils ont eu raison car 7 ans plus tard, je suis encore là

Depuis lors, j’assiste chaque année au festival, côté public, et cela me permet de revoir toutes ces personnes que j’ai rencontrées à mes débuts et qui m’ont en quelque sorte permis de trouver une nouvelle voie au pays de la teranga.

Au Festa 2H en 2017.
Photo : Ina Makosi

 Malheureusement, cette année à cause de cette saleté de pandémie du COVID-19, l’événement, comme bon nombre d’événements au Sénégal et partout dans le monde, est reporté à une date ultérieure.

Je terminerais  par un grand big à toute la famille d’Africulturban ! Une spéciale à Matador et Amadou Fall Ba ! Djadjeuf waay !

 

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