« Each time a woman stand up for herself, she stands up for all women » (Maya Angelou)

octobre 16, 2018

Parce qu’il y a encore beaucoup de choses à dire et à faire concernant le statut des femmes dans l’art, parce qu’il y a encore beaucoup de mentalités à changer et parce que je suis avide d’écouter celles qui ont une parole forte et qui sont porteuses d’un message émancipateur, j’ai assisté à la conférence sur la place des femmes dans l’art et la culture où intervenaient  Akua Naru, Oumy Sambou et Veeby.
J’y ai entendu des discours impactant de la part des invitées et du public; cet échange a fait émergé quelques réflexions que je partage ici.

©Stéphanie Nikolaïdis

Bien que la thématique portait spécifiquement sur le milieu culturel, très vite les propos ont dépassé ce stricte contexte pour s’élargir plus globalement à la société.
Je constate que les mêmes questions concernant les femmes se posent aussi bien aux Etats-Unis, à Dakar, à Montréal ou encore en Belgique.

 

©Stéphanie Nikolaïdis

Le changement vient avant tout de nous

C’est parfois nous qui fixons nos propres limites. Certaines barrières mentales nous empêchent d’être celle que nous voulons; nous devons parfois entamer une lutte personnelle afin de dépasser ces blocages. Quand nous croyons en nous, que nous prenons conscience de notre potentiel et que nous nous affirmons, nous pouvons alors nous réaliser pleinement. L’émancipation passe d’abord par l’estime de soi.

©Stéphanie Nikolaïdis

Mais le contexte ne joue pas en notre faveur

Depuis notre enfance, les médias, la société, nos propres familles et l’école nous apprennent à nous conformer à un modèle prédéfini. Il n’est donc pas évident de sortir du moule sans faire face à des désapprobations. Nous sommes pourtant les seules à savoir ce qui est bon pour nous-mêmes. Il est donc important de ne pas nous laisser dicter notre conduite, d’agir sans se soucier du regard des autres afin de vivre notre vie le plus librement possible et d’être en phase avec nos propres valeurs.

©Stéphanie Nikolaïdis

Ouvrir de nouvelles pistes

Une femme, qui décide d’entreprendre une carrière artistique ou de suivre une voie dans laquelle on ne l’attend pas, sort du chemin tracé et a d’autant plus besoin du soutien de sa famille, de son partenaire, de son entourage ; ce qui n’est pas toujours le cas.

Elle doit alors redoubler d’efforts, sachant qu’elle navigue à contre-courant. Pourtant, les femmes qui font ces choix contribuent à la construction de figures positives, elles sont les nouveaux modèles d’identification et ouvrent d’autres perspectives d’avenir.

 

©Stéphanie Nikolaïdis

 Besoin de sororité

Les femmes ne sont pas toujours solidaires entre elles, en particulier envers celles qui sortent des sentiers battus. Quand l’une d’entre nous choisit d’emprunter une nouvelle voie, les autres au lieu de l’encourager, la juge et ne la soutienne pas.

La société et les hommes poussent les femmes à être en concurrence. Pourquoi suivre cette tendance ? Nous avons besoin de solidarité. Nous subissons les mêmes injustices, nous rencontrons les mêmes difficultés, alors donnons-nous de la force !

 

©Stéphanie Nikolaïdis

 

Les Haut(es)-parleur(e)s

Nous avons besoin de “porte-parole”, de ces femmes qui disent tout haut ce que nous sommes nombreuses à penser tout bas. Nous avons besoin de femmes qui s’affichent telles quelles sont, sans complexes comme celles qui étaient autour de la table et dans la salle le jour de cet événement.

J’apprécie ce sentiment collectif et cette unité qui émanent de ces échanges. Nous réalisons que nous ne sommes pas seules à faire face à certaines difficultés et à se poser les mêmes questions. Nous pouvons donc trouver des solutions ensemble.

Animée par Fatou Kiné Diouf, cette conférence était organisée dans le cadre du Festival Afropolitain Nomade, le 24 juillet 2018 à l’Institut Français de Dakar.
L’artiste camerounais Arnaud Keuleu aka Keulion a agrémenté la conférence par une performance de live painting.

 

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